30 septembre 2020 : petit déjeuner avec Thomas LOMBARD, Directeur général du Stade Français Paris

Invité du Club de l’audace, le Directeur général du Stade français dénonce le poids de l’excellence dans l’ovalie, responsable, selon lui, de joueurs « hors-sol », et prône un rugby plus ouvert et plus en prise avec son temps. « Double projet », RSE, numérique : Thomas Lombard livre ses ambitions pour le club parisien. Thomas Lombard se plaît à dire qu’il est un « jeune dirigeant ».

L’ancien centre international, devenu consultant pour RMC et Canal+, s’est vu proposer les rênes du Stade Français voilà un an. « Je n’étais pas programmé pour ça ! », lance l’invité de Thomas Legrain, ce mercredi de septembre. Pourtant, il accepte, non sans émotion, de prendre la direction générale du club, ce « monument du sport français de plus de 120 ans d’existence », Pour l’ex-rugbyman, c’est « une chance » d’évoluer dans cet environnement, de s’inscrire dans cet héritage : « Si on arrive à construire sur ce socle, on peut donner un sens aux projets que l’on met en œuvre. »

« DES SPORTIFS ET DES HOMMES »
Malgré son profond respect pour le club parisien qui l’a vu évoluer, Thomas Lombard l’avoue : le Stade français ne tourne « pas très bien » quand il en prend la tête.
Certes, côté finances, le club ne manque de rien : son propriétaire, l’homme d’affaires suisse Hans-Peter Wild, s’en assure, mais « il ne suffit pas d’avoir de l’argent et d’engager des joueurs, martèle Thomas Lombard. Il faut un programme, un projet, une vision, des gens sur lesquels s’appuyer – comme dans une entreprise. »

Au titre de ses priorités, le nouveau Directeur général veut donner les moyens à ceux qui deviendront des joueurs de rugby professionnels de s’inscrire dans la culture du club tout en étant
certains de réussir leur vie future.
Car pour Thomas Lombard, le rugby a cela de singulier qu’il a toujours formé « des sportifs et des hommes ». En tout cas, jusqu’en 95, lorsqu’il entre dans l’ère professionnelle après un siècle
d’amateurisme. Petit à petit, l’ovalie se voit ainsi imposer de nouvelles contraintes, comme la structuration et la mise en place d’un circuit de formation élitiste, très inspirées du foot.

Fatale erreur, estime l’ex-rugbyman.
« Ça a cassé le lien avec le double projet – le projet sportif et le projet ‘de vie’ – qui faisait des hommes équilibrés. »

Bérengère Margaritelli

Téléchargez l’article paru dans le Journal Spécial des Sociétés n°65 du 21 octobre 2020, page 8-9

A propos de Thomas LOMBARD :

Thomas Lombard est originaire du Chesnay dans les Yvelines, où il a commencé à jouer au rugby. Après avoir joué au club du Chesnay, il a poursuivi sa formation au Racing club de France maintenant connu sous le nom du Racing Metro 92. C’est dans ce club qu’il a commencé sa carrière professionnelle en 1994.

Puis en 1997, il rejoint le Stade français Paris. Dès sa première saison au Stade français, il gagne le titre de Champion de France.
En 2004, après sept années passées au Stade français, il rejoint l’équipe Worcester dans le championnat anglais où il restera trois ans.

En 2007, il décide de retourner au Racing club de France, comme trois-quarts centre évoluant en Pro D2 mais avec de grandes ambitions. Il perd malheureusement la finale 2008 contre le Stade Montois, ce qui empêchera le Racing de monter en Top 14.

En juin 2008, il annonce sur l’antenne de RMC, l’arrêt de sa carrière pour cause de malformation cardiaque avec un palmarès impressionnant de 4 titres de champion de France avec le Stade Français et 12 sélections en équipe de France entre 1998 et 2001.

En 2007, pour la Coupe du monde de rugby, il rejoint RMC – Radio Monte Carlo – comme commentateur aux côtés de Vincent Moscato, Bernard Laporte, Richard Pool-Jones ou encore Denis Charvet. Après le mondial, il poursuit comme chroniqueur régulier dans diverses émissions de la station et commentateur des matchs du XV de France.

En 2018, Tomas Lombard intègre le comité consultatif du rugby francilien, organe consultatif de la Ligue régionale Île-de-France de rugby. Il est nommé, en octobre 2019, directeur général du Stade français Paris.

Puis en 2018, Tomas Lombard intègre le comité consultatif du rugby francilien, organe consultatif de la Ligue régionale Île-de-France de rugby. Doté d’une grande connaissance et expérience du rugby et de la communication, il est nommé directeur général de son ancien club, le Stade français Paris, par le président et propriétaire Hans-Peter Wild en octobre 2019. Il commence sa mission à temps plein après la Coupe du monde de rugby à XV, le 4 novembre 2019.