7 octobre 2003 : petit-déjeuner du Club de l’Audace avec Philippe BLOCH, co-fondateur de Colombus Café
« Ca ne marchera jamais ! » Faut-il que cette réaction radicalement contraire à l’esprit d’entreprise soit solidement ancrée dans la mentalité française, pour que Renault ait un temps choisi d’en faire la signature de ses campagnes publicitaires…
Dans un monde qui doute, le succès sourit pourtant à ceux qui osent. Aux dirigeants qui préfèrent l’intuition créatrice aux panels et autres études de marché. Tout entrepreneur sait que rien ne serait jamais entrepris, s’il fallait d’abord trouver des réponses à toutes les objections. Qu’un bon projet aujourd’hui vaut mieux qu’un meilleur projet demain. Et que seule
l’innovation dite « de rupture » permet d’inventer les produits et les services qui seront les relais de croissance de demain.
Encore faut-il, pour remettre en question ce qui existe, être convaincu que ce que l’on va construire sera meilleur que ce que l’on s’apprête à quitter. Savoir chaque matin importer de l’angoisse et exporter de l’enthousiasme.
A l’opposé de l’idéologie défaitiste, toujours vivace, qui mène au partage du travail et donc à la réduction autoritaire de sa durée, je suis persuadé que la France pourrait créer des millions d’entreprises – et plus encore d’emplois – si elle reprenait confiance en elle, et si elle abandonnait enfin ses vieux démons. Si elle arrêtait de considérer le travail comme un excès honteux, et l’entreprise comme une activité suspecte. Si elle cessait de respecter davantage l’argent qui s’hérite que celui qui se mérite, et de favoriser la rente au détriment de l’initiative.
A l’image de ce patron de compagnie aérienne confronté aux difficultés de son marché, qui a préféré chercher par tous les moyens à remplir ses avions plutôt que d’acheter des avions plus petits, refusons donc la fatalité, et préférons-lui le goût de l’action !
Rejetons l’idée que le bonheur des plus faibles ne peut être obtenu que par le sacrifice des plus forts ! Acceptons de détruire d’anciennes activités (même si elles fonctionnent encore convenablement) et inventons-en de nouvelles (même si elles ne sont pas encore rentables).
L’enjeu est de taille. Il mérite que toutes les énergies entrepreneuriales se mobilisent pour faire enfin mentir les Cassandre hexagonaux…