8 octobre 2020 : petit déjeuner avec Olivier FARON, Administrateur général du Conservatoire National des Arts et Métiers

Acquérir de nouvelles compétences, augmenter ses chances de trouver un emploi ou se reconvertir : quel que soit l’objectif, depuis le début de la crise sanitaire, les Français sont de plus en plus nombreux à vouloir se former.
En octobre dernier, au Club de l’audace, Olivier Faron, administrateur général du Cnam, défendait sa vision d’une formation innovante, inclusive et pas uniquement réservée aux métropoles.

La formation professionnelle a la cote, et c’est tant mieux : devant le Club de l’Audace, Olivier Faron martèle que la montée en compétences « est incontournable » dans « un univers très mondialisé », et particulièrement à l’heure de la crise sanitaire. « En ces temps de tempête, c’est la solution pour consolider les emplois et les insérer dans les transitions numérique
et écologique. »

Bonne nouvelle : pour affûter la professionnalisation, les outils ne manquent pas, affirme l’administrateur général du Conservatoire national des arts et métiers. À l’instar de l’apprentissage, qui connaît un succès certain. Aujourd’hui, 8 000 à 9 000 alternants et contrats pro sont ainsi formés par le Conservatoire.
De son côté, l’action de formation en situation de travail (ou Afest), parcours pédagogique permettant d’atteindre un objectif professionnel, est en train de se développer, quant au conseil en
évolution professionnelle, ce dispositif d’accompagnement « a trouvé ses marques », assure Olivier Faron.

Mais selon ce dernier, l’outil central, désormais, n’est autre que le compte personnel de formation, utilisable par tout salarié du privé durant sa vie active et crédité non plus en heures mais en euros depuis la loi Avenir professionnel du 5 septembre 2018.
Pourtant, alors que 9 millions d’actifs ont activé leur compte depuis la création du CPF, « moins de 3 % se mobilisent pour faire valoir leurs droits en termes de formations », pointait
Forbes au début du mois. Il en faut cela dit plus que cela pour décourager l’administrateur général du Cnam, qui n’en démord pas : « Le CPF est un enjeu majeur dans l’organisation et la structuration de la formation professionnelle dans les années à venir dans notre pays. »

Un enjeu majeur, car l’État investit beaucoup : à hauteur de 500 euros par an, 800 pour les demandeurs d’emploi et les personnes en situation de handicap […]

Bérengère Margaritelli

Téléchargez l’article paru dans le Journal Spécial des Sociétés n°80 du 30 décembre 2020, page 22-23

A propos d’Olivier FARON :

Olivier Faron a intégré l’École Normale Supérieure de Saint-Cloud en 1980 et obtenu une agrégation d’histoire en 1982 et un doctorat d’histoire en 1996. Il est également un ancien membre de l’École française de Rome.

Olivier Faron fût professeur à l’université Lyon 2 de 2000 à 2003, puis à l’université Paris-IV. De 2002 à 2004, il fût conseiller pour les Sciences Humaines et Sociales au Cabinet de Claudie Haigneré, Ministre Déléguée à la Recherche et aux nouvelles Technologies puis, l’année suivante, Chargé de mission scientifique et pédagogique à la Direction de l’Enseignement Supérieur. Membre du Comité national du CNRS de 2004 à 2007, il occupa le poste de directeur de l’École Normale Supérieure Lettres et Sciences Humaines à Lyon de 2005 à 2009.

En 2010, les ENS Lyon et les Lettres et Sciences Humaines fusionnent pour donner naissance à l’École Normale Supérieure de Lyon; Olivier Faron est alors nommé Directeur pour trois ans. En 2011, il devient Directeur Adjoint chargé de l’enseignement supérieur du Cabinet de Laurent Wauquiez, Ministre de l’Enseignement supérieur et de la recherche, quitte après quelques mois le Cabinet du Ministre et réintégre la Direction de l’ENS de Lyon en 2012.

En 2013, Olivier Faron est nommé Administrateur Général du Conservatoire National des Arts et Métiers (CNAM) puis est reconduit dans ses fonctions en 2018.
Il exerce également plusieurs fonctions auprès des pouvoirs publics. Outre ses fonctions à l’ENS de Lyon, il fait partie de nombreuses instances : membre du Conseil Scientifique du Musée des Confluences de Lyon, membre du Conseil d’Administration du Muséum National d’Histoire Naturelle, membre du Conseil d’Administration de l’EHESS et membre de l’Institut des Hautes Etudes pour la Science et la Technologie et est également Président de la Société de Démographie Historique.

Ses recherches et publications portent essentiellement sur la démographie des sociétés méditerranéennes des XIXe et XXe siècles, l’anthropologie historique de la Première guerre mondiale et l’histoire des chantiers de jeunesse de la Seconde guerre mondiale.

Spécialiste d’histoire sociale, il a notamment publié La ville des destins croisés : Recherches sur la société milanaise du XIXe siècle (1811-1860) et Les enfants du deuil : orphelins et pupilles de la nation de la Première guerre mondiale : 1914-1941. Il publie l’ouvrage FORMER, où il développe avec Thibaut Duchêne, conseiller régional Grand-Est et son adjoint en charge de la stratégie et du développement, une analyse de l’éducation et de la formation tout au long de la vie.