18 juin 2013 : petit-déjeuner du Club de l’Audace avec Hervé MORIN, Député de l’Eure, ancien ministre, président du Conseil national de l’UDI

Hervé Morin est l’une des principales figures de la scène politique française.
Il est co-fondateur et président du conseil national de l’UDI (Union des démocrates et indépendants). Il est diplômé de l’IEP de Paris et titulaire d’une maîtrise de droit public d’Assas. Il a également été reçu au concours (particulièrement difficile) d’administrateur des services de l’Assemblée Nationale.
Il débute sa carrière politique en tant que conseiller municipal d’Epaignes en 1989, au Conseil général de l’Eure en 1992, puis devient maire d’Epaignes en 1995. En 1998, dans le cadre d’une partielle suite au départ de Ladislas Poniatowski au Sénat, Hervé Morin est élu député de la 3e circonscription de l’Eure, et prend la présidence du groupe Union pour la démocratie française (UDF) à l’Assemblée nationale de 2002 à 2007.

Précédemment, en 1993, il avait été nommé conseiller technique chargé des relations avec le Parlement, des affaires domaniales et des questions d’environnement pour François Léotard, alors ministre de la Défense.

Issu d’une famille enracinée dans le terroir normand, en 1999, il va créer l’Association pour la réunification de la Haute-Normandie et de la Basse-Normandie.
En mai 2007, sa carrière prend une dimension nationale lorsqu’il est nommé ministre de la Défense jusqu’en novembre 2010 au sein du 1er ainsi qu’au 2è gouvernement de François Fillon. Dans son mandat, il va notamment conduire le retour de la France dans le commandement intégré de l‘OTAN.
Homme de conviction, il prépare et fait voter la loi du 5 janvier 2010, dite « Loi Morin », sur la reconnaissance des victimes des essais nucléaires français en Polynésie française et au Sahara algérien.

Il joue également un rôle majeur, avec son homologue britannique Liam Fox, dans la négociation des traités de Londres signés le 2 novembre 2010 par Nicolas Sarkozy et le Premier ministre du Royaume-Uni David Cameron, afin de renforcer la coopération franco-britannique dans le domaine de la défense.

C’est en mai 2007, au lendemain des élections présidentielles, qu’il crée le « nouveau centre », dans la lignée de l’UDF. Depuis 2008 il est le président de ce nouveau parti qui se veut humaniste et moderne, évoluant avec son temps. Son parti constitue ainsi le pôle centriste de la majorité présidentielle.
En 2011, Hervé Morin a été co-président de l’Alliance républicaine, écologiste et sociale.

Puis, en septembre 2012, il cofonde et préside le conseil national de l’Union des démocrates et indépendants (UDI). L’UDI constitue le rassemblement des partis du centre qui veulent s’unir pour mieux porter la voix du Centre dans la vie politique comme le faisait l’UDF jusqu’en 2002.
L’UDI est un parti du centre et du centre droit, qui situe son action dans une opposition responsable face à l’actuelle majorité de gauche.
Bien que l’UDI s’allie à l’UMP pour les municipales, Hervé Morin souhaite présenter une liste autonome aux européennes de 2014 pour porter une voix indépendante, et prôner une France ouverte sur le monde.

Dans la perspective de ces élections, l’UDI devrait développer une stratégie efficace pour consolider l’influence française au Parlement européen, trop souvent marginalisée. Un des objectifs de l’UDI aux européennes consiste à faire de l’Europe une véritable puissance économique dans le domaine du numérique.

Quelle stratégie de défense pour la France ?
Hervé Morin est intervenu lors du dernier petit déjeuner du Club de l’Audace, organisé au restaurant Chez Françoise, le mardi 18 juin 2013.
En sa qualité de député de l’Eure, d’ancien ministre et de président du Conseil national de l’UDI, Hervé Morin est revenu sur le Livre blanc 2013 sur la défense et la sécurité nationale pour livrer son analyse et ses réactions.

Ce fut l’occasion pour lui de faire part de son expérience à la tête du Ministère de la Défense. Il a affirmé, avec conviction, être fier du bilan réalisé sur les trois années, particulièrement de la loi visant à indemniser les victimes des essais nucléaires français, la réforme de gestion avec la mutualisation du soutien par une approche inter-armée qui a conduit à la création des bases de défense, mais aussi des réformes profondes de gouvernance qu’il avait conduites au cours de son mandat.
Il a estimé que le nouveau Livre blanc ne remettait pas en cause les grandes orientations stratégiques de la France, mais confirmait les options retenues dans celui de 2008, tout en revoyant les moyens et les budgets à la baisse.

Il a souligné la nécessité de développer la cyber-défense, le renseignement, de renforcer les forces spéciales, mais aussi d’acquérir des drones et la difficulté à mobiliser des ressources nouvelles en période de contraintes budgétaires.

Il regrette toutefois l’absence de choix courageux de François Hollande qui aboutit, selon lui, à un manque de cohérence de l’ensemble de l’appareil stratégique et des capacités de nos forces armées.
Rappelant que le Livre blanc est un préalable à un projet de loi de programmation militaire pour la période 2014-2019, il a appelé la majorité et le Chef de l’Etat à prendre des décisions courageuses, qui doivent tenter de s’inscrire dans une « Europe de la défense » renouvelée et, surtout, d’une coopération accrue avec notre principal partenaire, la Grande-Bretagne.