4 mai 2011 : petit-déjeuner du Club de l’Audace au Sénat avec Muriel MAYETTE, comédienne, metteur en scène, administrateur général de la Comédie-Française

Muriel Mayette, comédienne, metteur en scène et administrateur général de la Comédie-Française, nous a fait l’honneur d’intervenir lors du petit déjeuner du Club de l’Audace sur le thème : « A quoi sert le théâtre aujourd’hui ? »

Biographie de Muriel Mayette

Muriel Mayette est administeur général de la Comédie-Française depuis août 2006. Comédienne, metteur en scène, elle n’en continue pas moins d’être présente sur le plateau. Elle dit que c’est pour elle une nécessité.

Elle entre à la Comédie-Française à 21 ans ; depuis, elle ne l’a plus quittée. Pensionnaire d’abord, sociétaire trois ans plus tard. A priori, rien ne devait la conduire au théâtre. Ses parents ne s’y intéressaient pas particulièrement et elle ne s’y rendait pas souvent. Elle précise que l’élément décisif a sans doute été pour elle ce sentiment confus qu’elle avait d’un avenir tracé d’avance, clos avant même d’avoir commencé. Elle a eu peur de se laisser enfermer et a considéré que le théâtre serait sa voie de recours.

C’est cette aspiration à la liberté qui l’incite à 14 ans à pousser la porte du conservatoire municipal à Versailles, où son père dirige une école de commerce. A 16 ans elle décide de changer de monde et tente en cachette le concours de l’école supérieur des arts et techniques du théâtre à Paris. Elle est reçue et, compte tenu de son jeune âge, elle obtient une dérogation. Cela signifie l’interruption de ses études au lycée. Ses parents, mis devant le fait accompli, acceptent à condition qu’elle s’engage à décrocher le bac. Elle respecte le deal avec ses parents pour lesquels elle a beaucoup de reconnaissance. Elle dit qu’elle était une adolescente taciturne et qu’ils ont compris qu’elle ne pourrait exister qu’au théâtre.

Elle étudie au conservatoire national supérieur d’art dramatique. A la fin de ses études, plusieurs possibilités d’évolution s’offrent à elle. A la fois auteur, metteur en scène et comédienne, elle choisit d’expérimenter les 3 voies.

Très tôt, elle fonde sa propre compagnie « Jeux » et y exerce l’art du clown.
Ce qu’elle apprécie particulièrement dans le théâtre, c’est l’esprit d’équipe. Chacun des membres de la troupe est condamné à s’entendre avec les autres sur cet espace très intime qu’est le plateau. Pour gagner il faut se montrer solidaire, mettre l’autre en valeur, jouer non contre lui mais avec lui. Les discours prônant le chacun pour soi ne l’intéressent pas, pas plus que les chemins de gloire individuels. C’est sans doute pour cette raison qu’on la voit peu au cinéma.

On dit d’elle que c’est une terrienne, bonne vivante. Elle reçoit ses amis dans sa maison de Bobigny, une usine désaffectée près du canal de l’Ourcq. Elle habite le 1er étage. Le rez de chaussée est une salle de répétition où elle héberge régulièrement de jeunes artistes et de jeunes compagnies qui n’ont pas de lieu pour travailler, en général des gens qu’elle ne connaît pas et qu’elle découvre lorsqu’ils arrivent. Elle dit qu’ils sont à l’exact l’opposé de la Comédie-Française et que c’est bon pour son équilibre. Un équilibre qu’elle trouve au quotidien lorsqu’elle s’adonne à la couture ou qu’elle se réfugie dans le potager de son jardin.