Saint Valentin ouvre le Carême, tout un programme

Bernard DEVERTSaint Valentin, patron des amoureux, s’invite le jour où les chrétiens entrent en Carême. Hasard du calendrier ou de l’incognito de Dieu qui nous demande de faire de ce temps celui de la joie.
La joie. L’expression ne serait-elle pas antinomique avec le Carême. Non, ce temps est un don pour se préparer à un évènement inouï, incroyable, permettant à l’homme d’entrer dans son infini.
Ces 40 jours, pour être une préparation à la Résurrection, traduisent un enthousiasme que connaissent bien les fiancés se préparant à célébrer leur amour.
Au diable les enfermements.
Les amoureux savent l’étreinte du temps avec comme corollaire le risque de l’usure et cette interrogation inquiète : ‘m’aimes-tu encore’ ? L’angoisse est heureusement traversée par la conviction que l’amour met en cendres les scories qui l’attaquent.
Au diable les limites qui mettent en doute le possible de la fidélité.
Seuls les amoureux – et ils ont raison de penser qu’ils sont bien isolés – comprennent que l’amour est le signe d’un feu brûlant à l’image de celui de Dieu, tellement amoureux de l’homme qu’Il lui donne sa vie.
L’amour plus fort que la mort, plus fort que la vie. Il ne s’agit pas d’une formule mais bien d’une reconnaissance de ce que vivent les êtres qui s’aiment jusqu’à se dire l’un à l’autre : « sans toi, je suis pauvre, sans toi, la vie n’a pas de sens ».
Au diable cette présupposée sagesse laissant croire que l’amour passe. Non, il change pour s’élever plus encore jusqu’à devenir ce passage, une pâque, une flamme qui brûle les doutes et les peurs d’aimer et de se laisser aimer.
En disant cela, je pense à ce couple qui, après plus de 70 ans de mariage, regarde l’avenir avec un magnifique optimisme, plus encore une espérance. Les difficultés de l’âge n’ont en rien affecté la joie d’être ensemble et de se dire encore ce : « je t’aime ».
L’amour met tout sens dessus-dessous. Ce qui était fragile devient l’essentiel, l’immortel, alors que ce qui était de l’ordre de la rationalité, parfois de l’illusion de la force, perd de sa flamme pour finalement s’évanouir dans des cendres.
Au diable les petits bonheurs pour être remplacés par un amour authentique allumant ces braises qui nous consument intérieurement. Alors, et alors seulement, s’éloignent ces semblants d’aimer sans lendemain, marchandisant les corps dans un délire et un désir enfiévrés de consommation, ne laissant que le souvenir de la tristesse des cendres.
Valentin, ta sainteté est un bonheur pour faire danser les corps en union avec les cœurs dans un « anima mea », témoignant d’une liberté brûlante et vibrante, parce que l’amour, tout simplement, vit.

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